01. portraits de travailleurs dans la rue

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Ce travail, regroupé sous l’appellation, Portraits de travailleurs dans la rue, est directement issu de celui de Walker Evans que j’ai découvert à travers son livre First and Last publié en 1978 aux éditions Martin Secker & Warburg Limited à Londres. C’est mon ami Jacques Reboud qui me l’a présenté. Immédiatement après en avoir eu pris connaissance j’ai décidé de faire des photographies et avec ses conseils j’ai acheté le lendemain mon premier appareil (je l’ai toujours) et mon premier agrandisseur. Jacques m’a appris à développer mes films et à faire des tirages et je suis reparti dans le Nord pour faire ma première photographie, en octobre 1978.

La publication dans le n°67 (dec.80) de la revue ZOOM s’est faite avec 4 photos par page (merci Maurice Coriat) et a fait apparaitre l’aspect "collection" de ces portraits. Ce fait m’a rapproché des artistes collectionneurs (et conceptuels) et principalement de Bernd & Hilla Becher dont le travail était largement diffusé à cette époque mais aussi de Christian Boltanski et Annette Messager qui vont exposer au Musée de Calais et que je rencontrai à la fin de ma première exposition.

Pierre Mercier, 1978-1982, tirages 20x30. Appartient à l’artiste.

Pour être précis, c’est la photo ci-contre de Walker Evans qui a permis mon désir de photographie. L’homme porte un veston dont les marques de plis témoignent qu’il vient d’être sorti d’une malle, et qu’il l’a donc mis pour "faire la photographie". On voit dans cette image le temps d’avant la photographie, et probablement celui d’après, le temps où le veston retourne à la malle, où le photographe s’en va et où l’homme retourne à son travail ordinaire.
 Ces temps différents, représentés là, s’opposent pour moi vigoureusement au temps photographique de "l’instantané". C’est cette même composition de temps différents que j’ai retrouvée en voyant pour la première fois le travail de Rodin.

... des années plus tard en 2006...

je considère les marchands ambulants (Éfé) comme les plus belles sculptures mobiles de Kinshasa et voilà qui m’a donné l’idée du chariot sur les rails transportant ce vendeur (voir pousse pousse).

 
voir aussi en bas de page scénographies urbaines=Séverine Hubard
voir aussi le film de l’action réalisée avec Francisco Ruiz de Infante à Kinshasa

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