, par Pierre Mercier
PROMENADE OBSCURE Installation performative ± 50 minutes
Comme bien d’autres de mes promenades, (promenade philosophique, cartésienne, musicale, de petite tenue etc.) Promenade obscure
établit une relation forte avec un texte, et, d’une certaine façon, le met en scène. Cette fois, pas de texte théorique ou scientifique : des blocs prélevés dans la continuité d’un roman deviennent un long monologue. Oui, il y a encore des images mais pas vraiment un flm.
Un rituel d’entrée, des petites lumières réparties dans l’espace, des déplacements et des bruits dans la salle captés et rediffusés plus tard, le mixage du son en direct et sa spatialisation, quelquefois une odeur de soupe, tout cela accompagne la voix of autant que les quelques images projetées et les noirs profonds. Promenade obscure est une expérience à vivre à plusieurs dans un temps et un espace clos, limité, qui évoque les formes de l’enfermement : seulement celles des régimes totalitaires ?
Le roman de Patrick Varetz, Jusqu’au bonheur, source de ce travail, a paru aux éditions POL en 2010. Il est sombre, écrit dans une langue ciselée et violente. Elle produit des images et des sons qui m’ont bouleversé, remué, comme si j’avais participé à une leçon d’anatomie dans une salle obscure et
humide et que tout-à-coup quelque chose d’impalpable et de lumineux se soit échappé du corps.